Dans un resto-bar de quartier, lieu de rencontres et d’échanges, le personnage de L’Acteur s’adresse directement à son public. Il est accompagné sur scène par une musicienne.
Avec humour, sans gants blancs, L’Acteur parle de suicide en se basant sur celui de son frère survenu quinze ans auparavant. Il cherche à comprendre pourquoi. En complicité avec les spectateurs, il partage ses réflexions, passant de la colère à l’incompréhension à la culpabilité, tel un parcours tracé d’avance.
En racontant l’histoire de son frère, il se surprend à dévoiler la sienne. Ses relations avec ses parents, avec ses amis, même avec la religion, toutes sont définies par le suicide de cette figure qui fut son héros. Il réalise que depuis la disparition de son complice, toute sa vie a été consacrée à réparer les pots cassés, à vivre pour deux. Étant le seul membre survivant d’un duo, il constate que, depuis quinze ans, il s’oblige à performer la vie en l’honneur de son frère, jusqu’à en faire une pièce de théâtre.
L’Acteur, conscient de son rapport au public et de sa présence sur une scène, utilise le théâtre pour provoquer cette dernière conversation avec son frère, celle qu’il n’aura jamais eue.